Vétérinaire vu(e) par la psychogénéalogie : le soigneur du non-verbal

 

Le choix du métier de vétérinaire est centré sur le soin des animaux, le diagnostic non-verbal et la gestion de la vie et de la mort animale. En psychogénéalogie, cette profession soulève des questions spécifiques liées aux traumatismes humains déplacés sur l'animal, à l'impuissance et à la transmission des émotions.


 

1. La mémoire des victimes et l'identification à l'animal

 

L'attirance pour la souffrance animale peut être le reflet d'une souffrance humaine non résolue ou inacceptable dans la lignée.

L'animal peut représenter symboliquement une victime silencieuse dans la famille (enfant maltraité, aïeul ignoré ou méprisé). Le vétérinaire cherche à réparer l'injustice subie par des membres de la lignée qui n'ont pas pu s'exprimer ou se défendre. Le soin aux animaux permet de gérer des émotions moins chargées que celles des humains, offrant une distance de sécurité face aux drames humains vécus ou transmis. L'individu peut porter la mission inconsciente de donner une voix et un soin à la douleur non-verbale de son système familial.


 

2. Le contrôle de la vie et de la mort (euthanasie)

 

Le vétérinaire est le seul soignant à avoir le pouvoir légal de donner la mort (euthanasie). Cette responsabilité intense réactive des thèmes familiaux cruciaux.

Le choix de ce métier peut être lié à la nécessité de maîtriser la mort ou de gérer la fin de vie dans une famille où celle-ci a été chaotique, violente ou refusée. Y a-t-il eu des morts brutales, des suicides ou des deuils compliqués ? Le vétérinaire peut chercher à "bien faire" la mort, à offrir une fin digne aux animaux, en compensation d'une mauvaise gestion de la mort chez les humains. La difficulté à prendre cette décision ou, à l'inverse, la facilité démesurée, peut refléter une ambivalence transmise face à la finitude et à l'abandon.


 

3. La transmission de l'activité agricole ou rurale

 

Le métier peut être une forme de loyauté à la terre ou à un héritage agricole familial, même si la pratique moderne s'en est éloignée.

Si la lignée a été rurale ou paysanne, le vétérinaire est le garant de la santé et de la productivité du bétail, assurant la survie symbolique du clan. Ce choix peut être une manière de valoriser et de moderniser le travail des aïeux sans reprendre la dureté de l'exploitation agricole. La distance émotionnelle nécessaire pour soigner le bétail (ou les animaux de rente) peut être une injonction de performance : l'animal doit être utile ou productif pour mériter le soin. L'individu peut ainsi se positionner comme le "sauveur" du patrimoine génétique ou financier de la lignée.

 

Principes de l'Analyse Psychogénéalogique des Métiers

 

La psychogénéalogie ne s'intéresse pas seulement à la profession en elle-même, mais surtout à la motivation inconsciente qui a poussé l'individu vers ce choix. L'analyse se concentre sur :

  • Le Syndrome d'Anniversaire : Le métier est-il lié à une date importante (naissance, décès, événement) de l'arbre ?

  • Les Loyautés Familiales Invisibles : L'individu exerce-t-il le même métier qu'un ancêtre (répétition) ou un métier totalement opposé (réparation ou rupture) ?

    • Exemple : Devenir Médecin pour "réparer" une maladie grave ou un décès non résolu dans la famille.

  • La Réparation Symbolique : Le métier représente-t-il la réparation d'un secret, d'une honte ou d'un drame familial ?

    • Exemple : Devenir Avocat pour "rendre justice" à un ancêtre qui a subi une injustice.

  • Le Nom de Famille (Nom-Prénom-Métier) : Existe-t-il un jeu de mots ou une résonance sémantique ?

    • Exemple : Un Boulanger nommé "Mme Croissant" (même si c'est anecdotique, ces coïncidences sont analysées).

  • La Non-Place ou le Secret : Le choix d'un métier très visible (Artiste) ou très secret (Chercheur) peut être une manière d'exprimer ou de cacher un secret familial.

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en psychogénéalogie et constellations familiales