Le métier d'Éleveur vu par la psychogénéalogie : le gardien de la fertilité et de la survie
Le métier d'éleveur, centré sur la vie animale, la fertilité, la transmission et la gestion de la survie du troupeau, est profondément lié aux mémoires familiales de fécondité, de pénurie, d'héritage terrien et de rapport au vivant. L'éleveur devient le "réparateur de la fertilité et de l'abondance" du clan.
1. La mémoire de la fécondité et de la survie
L'éleveur travaille au quotidien avec les cycles de la naissance, de la reproduction et de la mort des animaux, ce qui réactive les thèmes vitaux de la lignée.
Le Mandat de Fertilité : Le choix de ce métier peut être une loyauté inconsciente envers le besoin familial de compenser des drames liés à la procréation (fausses couches, enfants morts en bas âge, stérilité inexpliquée). L'éleveur s'assure que la vie continue dans le troupeau, là où elle a pu être menacée dans la famille. La Réparation de la Pénurie : L'éleveur garantit la nourriture et l'abondance (viande, lait, œufs). Ce métier est une réparation pour les aïeux qui ont connu la famine, la misère, ou la peur constante du manque. Il a la mission de sécuriser la survie du clan. La Maîtrise du Vivant : L'éleveur est celui qui doit gérer la mort (abattage, maladie). Il peut chercher à maîtriser le destin et les cycles de la vie, en réaction à un sentiment d'impuissance face à la mort d'un proche ou à la maladie dans la lignée.
2. L'héritage terrien et la continuité
L'élevage est souvent lié à la terre, au patrimoine et à la transmission des savoir-faire ancestraux.
La Loyauté à la Terre : L'individu peut se sentir obligé de rester sur la terre familiale, même si elle est difficile à exploiter. C'est une loyauté envers les aïeux agriculteurs qui ont lutté pour maintenir le patrimoine face aux faillites ou à l'expropriation. L'éleveur est le gardien de l'ancrage. Le Rôle du Sacrifice : L'investissement personnel et la pénibilité du travail peuvent être une loyauté inconsciente au sacrifice et à l'abnégation exigés des générations précédentes pour survivre. L'éleveur prouve sa valeur en travaillant sans relâche. L'Ambivalence de la Violence : L'éleveur est à la fois protecteur des animaux et celui qui en tire profit. Cette ambivalence peut refléter un conflit familial entre la douceur/soin et la dureté/nécessité d'agir de manière pragmatique et parfois violente.
Questions pour la réflexion
Si vous êtes éleveur, il peut être intéressant de vous poser ces questions :
Votre engagement à assurer la naissance et la prospérité de votre troupeau est-il lié à une mémoire de deuils périnataux ou de difficultés à enfanter dans votre lignée ? Sentez-vous une pression inconsciente à rester sur la terre ou à perpétuer ce travail par loyauté envers les sacrifices de vos aïeux ? Le fait de travailler dur et d'être le garant de la survie vous empêche-t-il parfois de vous autoriser l'abondance ou de lâcher prise sur la peur du manque ?
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