Policier(ère) vu(e) par la psychogénéalogie : le rétablisseur de l'autorité
Le métier de policier(ère), axé sur le maintien de l'ordre, l'application de la loi et la gestion de la violence, est fortement lié aux mémoires familiales d'abus de pouvoir, de transgression, et de manque d'autorité ou de protection. Le policier(ère) devient le "réparateur de l'ordre interne et externe" du clan.
1. La quête de l'autorité et la réparation du cadre
L'attirance pour un corps investi de l'autorité légale peut être une réponse inconsciente à un manque de structure ou à une autorité défaillante dans la famille.
Le choix de cette carrière peut provenir d'une loyauté envers le besoin de rétablir le cadre après une période de désorganisation, d'anomie ou de transgression des règles dans la lignée. Le professionnel porte la mission inconsciente de "devenir la loi" pour compenser une autorité parentale qui a pu être absente, faible ou, à l'inverse, abusive. Y a-t-il eu des problèmes avec la justice, des détentions ou des figures hors-la-loi dans l'histoire familiale ? Le policier(ère) cherche à maîtriser la violence et l'illégalité qu'il a pu observer ou subir dans son environnement d'origine.
2. La gestion de la violence et le rôle de protecteur
Le métier expose au danger et requiert une grande capacité à gérer des situations agressives et conflictuelles.
Le rôle de protecteur est souvent la réparation d'un sentiment d'insécurité ou d'impuissance ressenti dans l'enfance face à une menace (violence familiale, environnement dangereux). L'individu peut être en quête de courage ou de force pour réparer l'image d'un aïeul perçu comme victime ou incapable de défendre les siens. La distance émotionnelle nécessaire pour intervenir peut être un mécanisme de défense contre une trop forte identification à la souffrance ou à la rage qu'il a déjà connue. Le fait d'affronter le danger est parfois une manière inconsciente de prouver sa valeur ou de mériter sa survie après un événement traumatique.
3. L'ambivalence du statut et de l'image
Le statut de policier(ère) est traversé par une ambivalence sociale forte : il est à la fois respecté (autorité) et contesté (répression).
Cette ambivalence peut refléter une tension familiale entre le désir d'être reconnu et la peur d'être haï ou rejeté pour avoir exercé une forme d'autorité. L'uniforme et l'appartenance à un corps structuré sont des symboles d'ordre et de légitimité qui pallient un manque de fierté ou de cohésion familiale. Le policier(ère) qui lutte contre les incivilités peut être en train de rétablir l'ordre moral dans sa propre histoire. Le danger est d'absorber la colère et le désespoir de la société, et de se sentir isolé dans son rôle de gardien de l'ordre.
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