
L'Écrivain(e) / Auteur vu par la psychogénéalogie : le transcripteur des mémoires et le réparateur de l'histoire
Le métier d'écrivain(e) ou d'auteur, centré sur la mise en mots, l'organisation du récit, la transmission de l'histoire et des idées et la quête d'un héritage durable, est intimement lié aux mémoires familiales de secrets non dits, de rupture de la transmission orale, d'injustice ou de trauma tus, et d'un besoin de laisser une trace face à l'oubli. L'écrivain devient le "scribe du clan et le réparateur de la vérité historique" du collectif.
1. La mémoire du secret, du non-dit et de l'histoire oubliée
L'acte d'écrire est souvent motivé par le besoin de révéler, de témoigner ou de fixer ce qui était instable ou caché.
Le mandat de la vérité écrite : Le professionnel porte une injonction inconsciente à mettre en mots l'indicible et à raconter l'histoire que la famille ou la société a voulu taire. Ce métier est une réparation pour les aïeux qui ont été réduits au silence, dont l'histoire a été déformée ou dont le témoignage n'a pas été cru. Il a pour mission de rétablir la vérité (factuelle ou symbolique) et de légitimer le récit. La quête de la trace : L'écrivain crée une œuvre qui lui survit. Cette quête de durabilité est souvent une réaction inconsciente à une mémoire d'oubli, de vie brève ou de destin anéanti dans la lignée. Il s'assure que son histoire (et l'histoire dont il est issu) ne sera pas effacée par le temps. Le rôle de l'ordonnateur du chaos : Écrire un récit, c'est donner une structure et un sens à des événements chaotiques ou des émotions brutes. L'auteur peut chercher à maîtriser le désordre familial (le chaos des événements ou des relations) en l'organisant dans la fiction, le rendant ainsi intelligible et supportable.
2. Le rôle de la solitude, de l'autorité et de la reconnaissance
Le processus d'écriture implique l'isolement et la confrontation au jugement public, thèmes qui résonnent avec les dynamiques familiales.
Le mandat de l'autorité par l'écrit : L'auteur prend l'autorité de "dire le monde" et d'imposer son point de vue. Ce rôle est une façon de réparer une mémoire d'impuissance ou de manque d'autorité subie par les aïeux. L'écrit lui donne la légitimité et la puissance de sa propre parole. L'ambivalence de la solitude et de l'intimité : L'écriture exige une solitude pour accéder à l'intimité de ses propres pensées et à la mémoire du clan. Cette position peut être une loyautéenvers un aïeul qui était isolé ou qui a souffert du manque de lien, transformant cette solitude en un espace de création nécessaire. La gestion de l'héritage et du don : L'écrivain donne une partie de lui-même et de son histoire au public. Il peut chercher à réparer une mémoire de non-transmission (matérielle ou spirituelle) en s'érigeant en donneur universel et en transmetteur de la culture ou du roman familial.
Questions pour la réflexion
Si vous êtes écrivain(e) ou auteur, il peut être intéressant de vous poser ces questions :
Votre besoin d'écrire et de raconter des histoires n'est-il pas lié à une mémoire de silence, de secret tu ou d'histoire familiale tronquée dans votre lignée ? Votre quête d'un récit structuré et d'une œuvre durable vous permet-elle de réparer un sentiment de chaos ou un manque de sens dans votre histoire familiale ? Le fait de vous isoler pour écrire est-il une façon de vous protéger ou de réparer un aïeul qui n'a jamais trouvé son propre espace d'intimité ou d'expression ?

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