
Le chômeur de longue durée vu par la psychogénéalogie : l'héritier du déracinement social et le porteur de l'interdit de réussir
Le statut de chômeur de longue durée, centré sur la non-place (absence de statut professionnel), la précarité, le déclassement social et l'arrêt du mouvement, est intimement lié aux mémoires familiales de pauvreté, d'échecs professionnels répétés, de déracinement social, de honte liée au travail et d'interdit inconscient de s'intégrer ou de réussir. Le chômeur devient le "réparateur de la précarité et le porteur du poids du non-travail" du clan.
1. La mémoire de la précarité et de l'interdit de l'abondance
Le manque de travail et l'instabilité financière résonnent avec l'histoire des ressources et de la survie de la lignée.
Le mandat d'impuissance et de précarité : L'individu peut porter une injonction inconsciente à rejouer la précarité ou à échouer professionnellement. Ce statut est une loyauté envers les aïeux qui ont souffert de la misère, du chômage massif, des faillites ou qui ont vu leur travail anéanti. Il a pour mission inconsciente de maintenir un équilibre entre réussite et échec (souvent en faveur de l'échec) pour ne pas trahir le passé. La quête de la non-place : Le chômage de longue durée crée une "non-place" sociale, en marge de la société active. Cette exclusion peut être une réparation pour les aïeux qui ont été exclus, marginalisés ou déracinés (migrants, exclus sociaux). L'individu se positionne là où la lignée a été reléguée. Le rôle de la culpabilité : La pression sociale autour de l'emploi peut générer une forte culpabilité. Cela reflète souvent une culpabilité transgénérationnelle liée à l'argent, à la réussite ou au fait d'avoir manqué de travail (et donc manqué à sa famille). L'inactivité devient une punition inconsciente.
2. Le rôle de l'arrêt et du temps suspendu
Le temps du chômeur de longue durée est un temps hors norme, en décalage avec le temps social, réactivant les mémoires d'attente et de non-action.
Le mandat d'arrêt du mouvement : Le chômage, surtout s'il est subi, est un arrêt forcé. L'individu peut être en loyautéenvers un aïeul dont la vie a été interrompue (maladie, guerre, mort précoce) ou qui a été contraint à l'immobilité(prison, sédentarité forcée). Il suspend son propre destin en l'attente d'un "top départ" qui ne vient pas. L'ambivalence du secret et de la honte : Le chômage est souvent un sujet tabou et honteux dans la sphère privée. L'individu devient le porteur d'un secret social (le non-travail) qui fait écho aux secrets de honte ou aux échecs tués de la lignée. Il s'isole pour ne pas exposer le "mal" familial. La gestion de la transmission bloquée : Le chômeur ne peut transmettre de statut ou de méthode de travail à ses descendants. Cette transmission bloquée peut être une réparation pour les aïeux qui n'ont rien eu à léguer (matériellement ou professionnellement), maintenant le schéma du "rien à donner".
Questions pour la réflexion
Si ce statut vous touche (ou touche un proche), il peut être intéressant de se poser ces questions :
Le fait d'être en marge ou en difficulté professionnelle n'est-il pas une loyauté inconsciente à une mémoire de misère, de pauvreté ou d'exclusion sociale dans votre lignée ? Votre difficulté à vous intégrer ou à réussir professionnellement n'est-elle pas liée à un interdit inconscient de faire mieux que vos aïeux ? Le temps suspendude l'inactivité vous permet-il de réparer le destin d'un aïeul dont la vie a été brusquement interrompue ou bloquée ?
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