
Gendarme vu(e) par la psychogénéalogie : l'ordre militaire au service de la loi
Le métier de gendarme, qui combine l'autorité militaire, l'application de la loi et la proximité avec le territoire, est fortement lié aux mémoires familiales d'ordre strict, de loyauté à la patrie et de gestion des zones rurales ou des frontières. Le gendarme devient le "gardien de l'honneur et de la discipline" du clan.
1. L'héritage militaire et la discipline
L'appartenance à un corps militaire exige une rigueur et une discipline qui peuvent faire écho à des valeurs familiales très structurantes ou, au contraire, manquantes.
Le choix de cette carrière peut être une loyauté envers des aïeux ayant servi dans l'armée, la police ou les forces de l'ordre, assurant la continuité d'une tradition de service. Le gendarme porte la mission inconsciente de rétablir une discipline ou un ordre moral dans une famille marquée par le laxisme, la désorganisation ou le manque de cadres. Y a-t-il eu des traumatismes de guerre ou des démêlés avec l'autorité ? Le professionnel cherche à maîtriser la forceet l'obéissance pour que le clan ne subisse plus l'arbitraire ou la violence. L'uniforme est un puissant symbole d'appartenance et de reconnaissance qui pallie un sentiment de marginalité ou un manque de statut familial.
2. Le rôle du "soldat civil" et l'ambivalence
Le gendarme intervient souvent dans des contextes ruraux ou périurbains, combinant un rôle de policier et de protecteur de proximité.
Ce double rôle peut refléter une tension familiale entre le besoin d'être proche et aidant (le "bon fils/la bonne fille") et la nécessité d'être ferme et autoritaire (la figure qui met les limites). L'individu peut être en quête de la reconnaissance que l'on obtient par le service désintéressé à la communauté, un écho à une injonction de dévouement familial. La gestion de l'urgence et des conflits locaux est une manière de canaliser l'agressivité et le désordre observés dans le cercle familial ou social d'origine. Le gendarme est celui qui "nettoie" et "règle" les problèmes de voisinage ou les drames intimes, en compensation des conflits non résolus au sein de sa propre lignée.
3. La confrontation aux limites et le risque de rigidité
La vie de gendarme, souvent isolée en caserne ou en petite brigade, exige une forte capacité d'adaptation mais peut entraîner une rigidité psychique.
La rigueur et la prévisibilité du cadre militaire sont des mécanismes de défense contre un sentiment de chaos ou d'imprévisibilité hérité de l'enfance. Le professionnel peut avoir du mal à relâcher la pression et l'hyper-vigilance en dehors du service, reproduisant une méfiance ou une peur constante transmise par la famille. Le fait de travailler sur le territoire peut être une façon de s'ancrer et de protéger son lieu après des déménagements fréquents, des menaces ou un sentiment de danger lié à l'espace domestique. Le risque est de s'identifier trop fortement à la "loi" et de perdre en flexibilité, en fidélité à une injonction de droiture trop absolue.
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