
Le comédien(ne) / acteur vu par la psychogénéalogie : l'incarnateur du destin et le réparateur de la non-identité
Le métier de comédien(ne) ou d'acteur, centré sur l'incarnation de personnages, l'expression des émotions refoulées, le mensonge (par nécessité scénique) et la quête de la reconnaissance publique, est intimement lié aux mémoires familiales d'interdit d'être soi-même, de secrets de filiation (la "fausse" identité), de rôles sociaux rigides et d'un besoin de vivre plusieurs vies pour réparer les destinées inachevées. L'acteur devient le "réparateur des rôles et le porteur des vies non vécues" du clan.
1. La mémoire des rôles, de l'identité niée et du secret
L'acteur est celui qui change constamment d'identité, en lien avec les non-dits et les injonctions familiales.
Le mandat d'incarnation : Le professionnel porte une injonction inconsciente à exprimer et à vivre les destins que les aïeux n'ont pas pu ou su vivre (la gloire, le crime, l'amour interdit). Ce métier est une réparation pour une lignée où les individus ont été contraints à un seul rôle (le fils, l'ouvrier) ou ont eu un interdit d'être vraiment eux-mêmes(syndrome du "sois parfait"). Il a pour mission de délier l'identité en jouant toutes les facettes possibles. La quête de la légitimité et du masque : L'acteur est légitime uniquement quand il porte un masque (un rôle). Cette quête est souvent une réaction inconsciente à un secret de filiation ou à un sentiment d'illégitimité hérité, où l'individu n'a pas le droit d'être "vrai" mais a l'autorisation d'être "vrai en jouant". Le rôle du révélateur des ombres : En jouant des personnages sombres ou des victimes, l'acteur peut chercher à réparer les secrets de honte ou les drames tus de la lignée. Le théâtre devient la seule place où la vérité (symbolique) peut être montrée et vécue sans danger.
2. Le rôle de l'émotion, du jugement et de la performance
La scène est le lieu de l'exposition émotionnelle et du jugement, réactivant des thèmes familiaux fondamentaux.
Le mandat de gestion des émotions : L'acteur doit s'autoriser à ressentir et à montrer les émotions à l'extrême. Ce rôle est une façon de réparer une mémoire d'interdit d'exprimer les sentiments (le silence, la carapace émotionnelle) ou une peur du débordement héritée. L'acteur canalise l'intensité émotionnelle collective. L'ambivalence de l'ego et de l'oubli : L'acteur recherche la reconnaissance (l'ego) tout en étant un "outil" au service du texte (l'oubli de soi). Cette position peut être une loyauté envers un aïeul qui a travaillé sans reconnaissance ou, au contraire, qui était trop narcissique. Il équilibre la quête de gloire et l'humilité. La gestion de l'éphémère : La performance est intense mais s'achève à la fin de la pièce. L'acteur maîtrise le temps court du rôle, en lien avec une mémoire de vie courte ou de destin brutalement interrompu, s'assurant que l'expérience est vécue intensémentavant de disparaître.
Questions pour la réflexion
Si vous êtes comédien(ne) ou acteur, il peut être intéressant de vous poser ces questions :
Votre besoin d'incarner d'autres vies n'est-il pas lié à une mémoire de vie inachevée, d'interdit d'être vous-même ou d'un secret de filiation dans votre lignée ? Votre quête de reconnaissance publique et votre besoin d'être regardé(e) vous permettent-elles de réparer un manque d'amour ou de validation ressenti en famille ? Le fait de vivre les émotions intenses sur scène est-il une façon de guérir ou de mettre en scène les souffrances et les drames que vos aïeux n'ont pas pu ou su pleurer ou résoudre ?

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