L'artiste peintre / sculpteur vu par la psychogénéalogie : le matérialisateur des mémoires et le réparateur de la beauté 

 

Le métier d'artiste (peintre, sculpteur, etc.), centré sur la création, la matérialisation d'émotions et de formes, la transmission de messages non verbaux et la quête de l'immortalité de l'œuvre, est intimement lié aux mémoires familiales d'interdit d'expression, de secrets indicibles (qui doivent être montrés plutôt que dits), de laideur, de chaos intérieur et de blocage de la création ou de la filiation. L'artiste devient le "sculpteur du destin invisible et le révélateur de l'histoire" du clan.


 

1. La mémoire de l'interdit d'expression et de l'indicible

 

L'acte créatif est une voie d'expression non verbale, souvent en réponse aux silences et aux secrets de la lignée.

Le mandat de la matérialisation : Le professionnel porte une injonction inconsciente à rendre visible et tangible ce qui est invisible ou non dit. Ce métier est une réparation pour les aïeux qui ont été réduits au silence, qui ont gardé des secrets trop lourds pour être exprimés avec des mots, ou qui ont manqué de moyens pour laisser une trace de leur passage. L'artiste donne forme à l'âme du clan. La quête de la beauté et de l'harmonie : Créer la beauté (par la peinture) ou l'ordre (par la sculpture) est une façon de réparer une mémoire de laideur, de chaos ou d'horreur(guerre, drame) vécue en famille. L'artiste cherche à transfigurer la souffrance en une œuvre harmonieuse, rétablissant l'équilibre perdu. Le rôle de la trace et de l'immortalité : L'œuvre d'art est censée durer. Cela peut refléter une loyauté envers un aïeul qui a eu une vie brève ou qui a été oublié. L'artiste assure l'immortalité symbolique du clan et de ses histoires en les inscrivant dans la matière.


 

2. Le rôle du chaos, de la filiation et de la reconnaissance

 

Le processus créatif implique de gérer le désordre (le chaos initial) et de s'affirmer face au jugement du public.

Le mandat de l'autorisation de créer : L'artiste s'autorise à créer son propre monde, en rupture avec les schémas existants. Cette position peut être une façon de réparer l'interdit de s'épanouir ou de prendre sa place (surtout si la lignée valorisait uniquement le travail utilitaire). L'artiste légitime la valeur du rêve et de l'imaginaire du clan. L'ambivalence du créateur et du destructeur : L'artiste doit souvent "détruire" la toile ou la forme initiale pour la reconstruire. Cette gestion du chaos peut être une loyauté aux conflits de filiation ou aux ruptures vécues en famille, où l'artiste s'autorise à rejouer la destruction (du schéma) pour mieux créer son propre héritage. La gestion de la reconnaissance : L'exposition et la vente confrontent l'artiste au jugement du public. Il peut chercher à réparer une mémoire d'humiliation ou de non-reconnaissance vécue par les aïeux, en obtenant la validation sociale et financièrede son œuvre.


 

Questions pour la réflexion

 

Si vous êtes artiste peintre ou sculpteur, il peut être intéressant de vous poser ces questions :

Votre besoin de créer et de matérialiser l'invisible n'est-il pas lié à une mémoire de silence, de secret indicible ou de message coupé dans votre lignée ? Votre quête de la beauté et de l'harmonie vous permet-elle de réparer une histoire familiale marquée par le chaos, l'horreur ou la laideur (morale ou physique) ? Le fait de vous isoler pour créer est-il une façon de vous protéger ou de réparer un aïeul qui n'a jamais eu son propre espace d'expression ou d'intimité ?

 

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en psychogénéalogie et constellations familiales