Le fleuriste vu par la psychogénéalogie : l'intermédiaire entre la vie et la mort et le réparateur du cycle brisé 

 

Le métier de fleuriste, centré sur le lien avec la nature (le vivant), l'esthétique (la composition), et la gestion des passages (naissance, mariage, deuil), est intimement lié aux mémoires familiales de deuils non faits, de maladies ou de morts prématurées, de beauté perdue (manque d'esthétique ou de joie) et de fertilité bloquée ou de filiation coupée (le cycle de la vie). Le fleuriste devient le "guérisseur du temps et le porteur de l'émotion essentielle" du clan.


 

1. La mémoire de la vie, de la mort et du cycle brisé

 

Le travail du fleuriste est d'accompagner les moments clés de l'existence, en lien avec les ruptures et les deuils de la lignée.

Le mandat de gestion des passages : Le professionnel porte une injonction inconsciente à accompagner les transitionsmajeures de la vie (naissance, mariage, funérailles). Ce métier est une réparation pour les aïeux qui n'ont pas pu honorer leurs morts dignement, qui ont eu des événements de vie gâchés (mariages annulés, deuils cachés), ou dont les cycles de vie ont été brusquement interrompus. Il a pour mission de rétablir le lien entre la vie et la mort par le symbole floral. La quête de la vie et de la fragilité : Le fleuriste travaille avec un matériau vivant (fleurs) qui a une durée de vie limitée. Cette quête est souvent une réaction inconsciente à une mémoire de fragilité ou de mort précoce dans la lignée. L'individu maîtrise symboliquement le temps et célèbre la beauté de l'éphémère, rendant hommage à la vie courte. Le rôle du guérisseur des deuils : En composant des gerbes ou des bouquets de deuil, le fleuriste aide à matérialiser la douleur et à exprimer l'hommage quand les mots manquent. Il peut chercher à réparer des deuils non faits ou des pleurs interdits au sein du clan, s'autorisant à accompagner la tristesse des autres pour la sienne.


 

2. Le rôle de la beauté, de l'émotion et de la transmission

 

L'art floral est une forme d'expression émotionnelle et esthétique, réparant les manques du langage ou du beau.

Le mandat de l'esthétique et de l'harmonie : Le fleuriste crée des compositions harmonieuses et belles. Ce rôle est une façon de réparer une mémoire de laideur, de misère ou de manque de joie et de couleur dans la vie des aïeux. Il légitime l'importance de la beauté et de l'émotion dans le quotidien. L'ambivalence de l'enracinement et du don : Le fleuriste doit s'ancrer dans sa boutique tout en gérant un produit qui voyage (de la terre au client). Cette position peut être une loyauté envers un aïeul déraciné ou un nomade, trouvant un équilibre entre le lieu de vie stable et la mission de porter et d'offrir le vivant. La gestion de l'émotion des autres : Le professionnel doit rester neutre et professionneltout en maniant un produit chargé d'émotion (amour, tristesse). Il peut chercher à maîtriser la mémoire d'une grande intensité émotionnelle vécue en famille, en canalisant les sentiments des clients sans se laisser submerger par les siens.


 

Questions pour la réflexion

 

Si vous êtes fleuriste, il peut être intéressant de vous poser ces questions :

Votre engagement à entourer les événements de la vie par la beauté n'est-il pas lié à une mémoire de deuils non résolus, de mort précoce ou d'un manque d'hommage dans votre lignée ? Votre quête de l'harmonie et de la maîtrise du végétal vous permet-elle de réparer un sentiment de chaos ou un manque de fertilité ou de vitalité hérité ? Avez-vous du mal à vous enraciner ou à vivre la beauté dans votre propre vie sans la transformer en travail, par loyauté inconsciente au rôle du gérant des émotions des autres ?

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en psychogénéalogie et constellations familiales