
Travailleur/assistante sociale vus par la psychogénéalogie : le médiateur du désordre
Ce métier, centré sur le soutien des personnes en difficulté et la médiation avec les institutions, est souvent influencé par des schémas familiaux de désordre, de lutte pour la survie et d'injustice sociale. Le travailleur social devient le "réparateur systémique".
1. La quête de justice et la réparation des injustices
L'attrait pour la défense des plus vulnérables et la lutte contre les inégalités sociales peut trouver sa source dans l'histoire du clan.
Y a-t-il eu des situations d'injustice importantes dans la lignée (spoliation, faillite injustifiée, rejet social, précarité subie) ? Le travailleur social porte la mission inconsciente de "rétablir l'ordre" ou de "venger" symboliquement les aïeux lésés. L'engagement est alors une façon d'obtenir la légitimité et la reconnaissance pour la famille qui a pu être marginalisée ou oubliée. Le professionnel se positionne comme l'avocat des sans-voix, en fidélité avec des ancêtres qui n'ont pas pu se défendre.
2. Le rôle du "gestionnaire du chaos" et les limites
Le travailleur social est constamment confronté au désordre administratif, émotionnel et social.
A-t-il été l'enfant responsable qui devait gérer le chaos familial (alcoolisme, violence, maladie mentale non traitée) ? Le métier peut être la reproduction d'un rôle précoce où l'individu était le seul à apporter une structure et une aide pratique dans un environnement dysfonctionnel. La difficulté à poser des limites et le risque de surinvestissementsont souvent liés à la peur de l'effondrement si l'on cesse d'aider, un écho à la peur de l'effondrement du système familial. L'énergie dépensée à sauver les autres peut être une manière d'éviter de regarder son propre désordre intérieur ou familial.
3. La transmission de la pauvreté et de l'aide
Le rapport à l'argent, à la pauvreté et à l'aide extérieure est un thème central.
Si la famille a connu la misère ou a eu recours à l'assistance sociale, le travailleur social peut être mû par une loyauté inversée. Il peut choisir d'être celui qui donne l'aide, afin de ne plus être celui qui la reçoit, se positionnant ainsi comme le "sauveur" plutôt que la victime de l'histoire. Ce choix de carrière est une manière de maîtriser la honte ou la culpabilité associées à la précarité ou à la dépendance passée. L'individu peut ressentir une forte ambivalence vis-à-vis de l'argent et des ressources, reproduisant la difficulté de la lignée à accepter l'aide ou à en bénéficier pleinement.

Principes de l'Analyse Psychogénéalogique des Métiers
La psychogénéalogie ne s'intéresse pas seulement à la profession en elle-même, mais surtout à la motivation inconsciente qui a poussé l'individu vers ce choix. L'analyse se concentre sur :
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Le Syndrome d'Anniversaire : Le métier est-il lié à une date importante (naissance, décès, événement) de l'arbre ?
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Les Loyautés Familiales Invisibles : L'individu exerce-t-il le même métier qu'un ancêtre (répétition) ou un métier totalement opposé (réparation ou rupture) ?
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Exemple : Devenir Médecin pour "réparer" une maladie grave ou un décès non résolu dans la famille.
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La Réparation Symbolique : Le métier représente-t-il la réparation d'un secret, d'une honte ou d'un drame familial ?
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Exemple : Devenir Avocat pour "rendre justice" à un ancêtre qui a subi une injustice.
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Le Nom de Famille (Nom-Prénom-Métier) : Existe-t-il un jeu de mots ou une résonance sémantique ?
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Exemple : Un Boulanger nommé "Mme Croissant" (même si c'est anecdotique, ces coïncidences sont analysées).
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La Non-Place ou le Secret : Le choix d'un métier très visible (Artiste) ou très secret (Chercheur) peut être une manière d'exprimer ou de cacher un secret familial.
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