Le bibliothécaire / documentaliste vu par la psychogénéalogie : le gardien des secrets et le réparateur de la mémoire 

 

Le métier de bibliothécaire ou de documentaliste, centré sur la collecte, l'organisation et la transmission du savoir et des archives, la gestion du silence et la protection du passé, est intimement lié aux mémoires familiales d'interdit de savoir ou d'apprendre, de secrets tués ou brûlés, de mémoire perdue ou de confusion identitaire due au manque d'information. Le professionnel devient le "gardien du roman familial collectif et le passeur autorisé du savoir" du clan.


 

1. La mémoire de l'interdit de savoir et du secret

 

Le travail d'archiviste est une réponse puissante aux drames liés à l'ignorance, à la dissimulation et à l'interdiction de l'éducation.

Le mandat de la collecte et du tri : Le professionnel porte une injonction inconsciente à rassembler et ordonner les informations pour éviter la perte. Ce métier est une réparation pour les aïeux qui ont souffert de l'analphabétisme, de l'interdit d'accès au savoir (pauvreté, exclusion), de la destruction des archives (guerre, incendie), ou qui ont été maintenus dans l'ignorance de leur propre histoire. Il a pour mission de rétablir la vérité et la connaissance. La quête de la classification : Classer et indexer est une façon de donner un sens et un ordre au chaos. Cette quête de rigueur méthodologique est souvent une réaction inconsciente à un désordre familial (secrets, filiations confuses) ou au sentiment que l'histoire du clan était illisible. Le bibliothécaire rend l'histoire accessible et intelligible. Le rôle du gardien du secret : La bibliothèque est le lieu où les secrets des hommes sont conservés, dans le silence. L'individu peut être en loyauté envers un aïeul qui détenait un secret lourd ou qui a été le témoin silencieux d'événements importants, transformant cette charge en fonction professionnelle.


 

2. Le rôle de la neutralité, du silence et de la transmission

 

Le bibliothécaire gère l'équilibre entre la neutralité du savoir et la transmission active aux demandeurs.

Le mandat du silence et de la neutralité : Le bibliothécaire évolue dans le silence et doit rester neutre face aux contenus qu'il gère. Ce rôle est une façon de réparer une mémoire familiale bruyante (disputes, chaos verbal) ou d'excès d'opinions. Il s'autorise à être au centre du savoir sans prendre parti, maîtrisant sa propre parole. L'ambivalence de la connaissance et de l'action : Le professionnel détient la connaissance du monde mais n'est pas celui qui l'applique. Cette position peut être une loyauté envers un aïeul qui était très savant mais inactif, ou un moyen de maîtriser son désir d'action en le limitant à l'aide et à la transmission pour les autres. La gestion de la mémoire collective : Le documentaliste assure le lien entre le passé (les archives) et l'avenir (les chercheurs). Il peut chercher à réparer une rupture de la transmission au sein de la famille, s'érigeant en pont entre les générations et assurant que le passé (même difficile) ne sera pas oublié.


 

Questions pour la réflexion

 

Si vous êtes bibliothécaire ou documentaliste, il peut être intéressant de vous poser ces questions :

Votre engagement à rassembler et à protéger le savoir n'est-il pas lié à une mémoire d'ignorance, de destruction des archives ou d'interdit d'apprendre dans votre lignée ? Votre quête de l'ordre et de la classification parfaite vous permet-elle de réparer un sentiment de désordre ou de confusion dans votre histoire familiale ? Avez-vous du mal à prendre la parole ou à affirmer vos propres opinions en dehors de votre rôle, par loyauté inconsciente à la neutralitéet au silence du gardien des secrets ?

 

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en psychogénéalogie et constellations familiales