L'architecte vu par la psychogénéalogie : le bâtisseur du foyer symbolique et le réparateur de l'ancrage 

 

Le métier d'architecte, centré sur la conception de l'espace de vie, la création du foyer, la gestion des structures et l'équilibre entre l'esthétique et la fonctionnel, est intimement lié aux mémoires familiales d'instabilité du lieu de vie, de déracinement, de maisons détruites ou perdues, d'interdits de construire (sur le plan symbolique) et de conflits de territoire. L'architecte devient le "constructeur du lieu sûr et le garant de l'ancrage familial" du clan.


 

1. La mémoire du lieu, de la destruction et du foyer

 

L'acte de bâtir est une réponse puissante aux drames liés à l'habitat et à la sécurité du lieu de vie.

Le mandat de la construction durable : Le professionnel porte une injonction inconsciente à créer un foyer solide et pérenne. Ce métier est une réparation pour les aïeux qui ont subi la destruction de leur maison (guerre, catastrophe), la perte de leur propriété (faillite, expropriation) ou qui ont vécu dans des conditions insalubres. Il a pour mission de rétablir la sécurité et la légitimité du lieu. La quête de l'ancrage : L'architecte dessine les fondations. Cette quête d'ancrage est souvent une réaction inconsciente à une histoire familiale de déracinement, de migrations forcées ou d'un sentiment de ne pas être à sa place. En bâtissant pour les autres, il cherche à solidifier son propre territoiresymbolique. Le rôle du maître d'œuvre du destin : L'architecte planifie l'espace où la vie va se dérouler. Il peut chercher à maîtriser le chaos ou l'imprévu vécus par la lignée en construisant des structures où tout est ordonné, pensé et contrôlé.


 

2. Le rôle de la structure, de l'intimité et de la visibilité

 

L'architecte gère l'équilibre entre l'espace privé et l'espace public, ce qui résonne avec l'intimité et les secrets du clan.

Le mandat de l'intimité bien ordonnée : L'architecte définit les murs et les portes. Ce rôle est une façon de réparer une mémoire d'intrusion dans la vie privée ou, au contraire, de trop grande promiscuité dans le foyer. Il instaure la juste distance entre les membres du clan (symbolisés par les pièces et les espaces). L'ambivalence de la reconnaissance et de l'humilité : L'architecte signe une œuvre qui est admirée, mais elle est faite pour être habitée par d'autres. Cette position peut être une loyauté envers un aïeul qui a travaillé dans l'ombre (artisan, maçon) ou, à l'inverse, qui a manqué de visibilité pour ses talents. Il s'expose sans être le seul héros de l'œuvre. La gestion de la verticalité : L'architecte construit vers le haut. Il peut être en résonance avec une mémoire de déclin social ou d'humiliation, cherchant à réhabiliter l'honneur familial en créant des structures imposantes et admirées.


 

Questions pour la réflexion

 

Si vous êtes architecte, il peut être intéressant de vous poser ces questions :

Votre besoin de construire et de concevoir des foyers solides n'est-il pas lié à une mémoire de destruction, d'insécurité ou de déracinement de votre lignée ? Votre quête de l'ordre parfait et de la maîtrise des structuresvous permet-elle de réparer un sentiment de chaos ou d'imprévu hérité ? Avez-vous du mal à vous installer vous-même ou à laisser les choses imparfaites dans votre propre maison, par loyauté inconsciente au rôle du "bâtisseur infaillible" du clan ?

 

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en psychogénéalogie et constellations familiales